La QVCT, qui signifie Qualité de Vie et des Conditions de Travail, englobe de nombreux aspects qui influencent le bien-être des salariés dans leur environnement professionnel. Des conditions matérielles au soutien psychosocial, chacun de ces éléments joue un rôle dans leur engagement et leur fidélité.
QVCT : définition et différences avec la QVT Qu’est-ce que la QVCT ? La QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail), désigne l’ensemble des actions menées par les organisations pour améliorer les conditions dans lesquelles leurs salariés travaillent. Travailler sa QVCT, c’est viser à améliorer la santé physique et mentale des travailleurs, à garantir leur sécurité et à leur offrir un cadre de travail stimulant et épanouissant.
QVT ou QVCT ? Une évolution de fond Jusqu’en 2022, on parlait de QVT pour désigner l’ensemble des actions visant à améliorer la qualité de vie au travail. Mais cela a changé avec l’Accord National Interprofessionnel (ANI) signé cette même année, qui a introduit la notion de conditions de travail dans cette démarche.
Il est donc nécessaire de bien faire la différence aujourd’hui : QVT ou QVCT ?
En intégrant les conditions de travail, l’accord a élargi le champ d’action : il ne s’agit plus seulement de bien-être ou d’ambiance, mais aussi de s’attaquer aux causes profondes.
Organisation du travail, pratiques managériales, charge mentale, sécurité, participation des salariés… autant de leviers à prendre en compte pour agir durablement.
La QVCT pousse donc les employeurs à aller plus loin. Finies les actions symboliques ou isolées : améliorer la qualité de vie au travail passe désormais par une transformation concrète du cadre de travail dans sa globalité.
Pourquoi la QVCT est un enjeu stratégique pour l’entreprise Impacts sur l’engagement et la fidélisation Améliorer la QVCT aide à renforcer l’engagement des salariés et à limiter le turnover et l’absentéisme au travail . En 2024, une étude Ipsos et Qualisocial révèle que 88 % des salariés considèrent la QVCT comme une priorité. Pourtant, seuls 12 % d’entre eux se sentent réellement impliqués dans leur travail.
Cela montre un vrai besoin d’actions concrètes pour recréer du lien et motiver durablement.
Une démarche QVCT bien menée permet aussi de valoriser la marque employeur et de fidéliser les équipes.
La QVCT : entre performance et prévention des risques ? En effet, la QVCT a également un lien avec la performance des collaborateurs.
Selon une étude menée par le MIT et Harvard, les salariés heureux dans leur cadre professionnel sont deux fois moins malades, six fois moins absents, mais aussi 31 % plus productifs et 55 % plus créatifs.
En améliorant les conditions de travail, l’entreprise limite aussi les risques psychosociaux (RPS) et les arrêts maladie. L’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) rappelle que le travail, s’il est bien organisé et pensé avec les salariés, peut devenir un levier pour améliorer leur propre santé, physique comme mentale.
Quelles sont les obligations de l’entreprise en matière de QVCT ? Un cadre réglementaire renforcé depuis l’ANI 2020 L’ANI du 9 décembre 2020 a marqué une étape importante en repositionnant la QVCT comme un sujet central de dialogue social. Cette orientation a été confirmée par la loi du 2 août 2021 sur la santé au travail, qui renforce les obligations des employeurs.
Depuis, les entreprises de plus de 50 salariés doivent organiser chaque année une négociation spécifique sur la QVCT. L’enjeu est de structurer une démarche de prévention des risques professionnels tout en améliorant les conditions concrètes du travail.
Ce cadre légal encourage aussi l’implication des représentants du personnel dans une logique de coopération, y compris dans les PME.
Le rôle du CSE et du dialogue social Dans ce cadre renforcé, le Comité Social et Économique (CSE) devient un acteur clé de la mise en œuvre de la politique QVCT au sein de l’entreprise.
Il a pour mission de contribuer à la santé, à la sécurité et à l’amélioration des conditions de travail. Il est aussi consulté sur la politique sociale, l’organisation du travail et les choix stratégiques de l’entreprise.
Concrètement, le CSE agit à plusieurs niveaux :
Il participe au diagnostic des conditions de travail, à travers des outils comme le DUERP (Document Unique d'Evaluation des Risques Professionnels) ou les bilans sociaux Il propose des actions adaptées aux besoins identifiés : aménagements du temps de travail, évolution des pratiques managériales, qualité des équipements… Il assure un suivi régulier des mesures mises en place, en lien avec la direction et les RH Il joue un rôle d’intermédiaire entre les salariés et la direction, en favorisant un dialogue constructif Par son implication, le CSE permet de faire vivre la Qualité de Vie et les Conditions de Travail au quotidien. Il garantit que les actions engagées sont concrètes, partagées et alignées avec les attentes du terrain.
Comment mesurer la QVCT ? Baromètre QVCT : indicateurs et outils à suivre Mettre en place un baromètre peut être une solution intéressante pour évaluer la QVCT et prendre des mesures visant à améliorer les conditions de travail.
Un outil qui s’avère d’autant plus pertinent qu’il permet de croiser le ressenti des salariés avec la réalité concrète de leur travail. Avec un bon baromètre, il devient plus facile de comprendre les véritables enjeux de QVCT dans l’entreprise, de cibler les leviers les plus efficaces et de prendre des décisions adaptées.
Concrètement, un baromètre QVCT se construit avec :
Des retours de la part des salariés , portant sur des thèmes clés : charge de travail, clarté des rôles, degré d’autonomie, qualité des relations professionnelles, sentiment d’utilité, équilibre vie pro / vie perso.Des indicateurs RH (absentéisme, turnover, arrêts maladie, accidents du travail, demandes de mobilité interne …).L’enjeu est de sélectionner des indicateurs en lien avec la réalité de l’entreprise, de recueillir les données de manière régulière, et, surtout, de les analyser collectivement. Cette démarche peut s’appuyer sur des outils simples (enquêtes en ligne, entretiens collectifs ou individuels…).
L’essentiel est de les utiliser régulièrement pour suivre l’évolution dans le temps et mesurer l’impact réel des actions engagées.
Retours d’expérience : ce que disent les salariés Si les enquêtes et indicateurs RH sont essentiels, la parole des salariés reste un levier d’amélioration incontournable de la QVCT. Selon le baromètre 2024 réalisé par Empowill, 70 % des collaborateurs estiment que leur implication dans la démarche QVCT améliore leur engagement quotidien.
Les retours recueillis lors d’ateliers ou d’entretiens mettent en avant un besoin fort d’écoute, d’autonomie et de reconnaissance.
De plus, les salariés soulignent l’importance d’un management ouvert.
Dans de nombreuses entreprises accompagnées par l’ANACT, les témoignages mettent aussi en lumière les effets positifs des actions sur la cohésion d’équipe et la gestion du stress, avec une amélioration notable de l’ambiance de travail lorsqu’une démarche structurée est menée sur la durée.
Des résultats qui soulignent la nécessité de privilégier des démarches participatives.
Mettre en place une politique QVCT efficace Exemples d’actions concrètes à déployer Plusieurs organisations françaises ont mené des initiatives remarquées en matière de QVCT :
La Banque Postale a introduit des "cartes d’actions" hebdomadaires pour renforcer le lien social : chaque équipe choisit une action simple à réaliser, comme remercier un collègue ou déjeuner ensemble. LDLC a instauré la semaine de quatre jours sans perte de rémunération, générant une baisse de l’absentéisme, une diminution des accidents du travail et une amélioration du bien-être global. SquadEasy organise des challenges sportifs et solidaires via une application mobile, stimulant l’engagement collectif autour de la mobilité et de la santé. BNP Paribas comme L’Oréal misent sur le télétravail flexible, les espaces bien-être en entreprise et les programmes de soutien psychologique. Airbus propose des journées dédiées au bien-être mental et à la gestion du stress. Ces exemples témoignent de la diversité des leviers mobilisables en matière de QVCT.
Intégrer la QVCT dans la stratégie RH globale Pour donner du sens et de la cohérence à une démarche QVCT, il est indispensable de l’envisager comme un véritable pilier de sa stratégie RH.
Mettre en œuvre une politique QVCT efficace nécessite d’allouer des moyens dédiés :
budget spécifique temps de pilotage ressources humaines outils adaptés D’après l’ANACT, 61 % des entreprises ayant structuré leur démarche QVCT déclarent notamment avoir travaillé sur la formation des managers pour mieux l’implémenter en interne.
Chaque entreprise avance avec ses propres défis. La QVCT doit donc s’ajuster à la réalité de l’organisation. Ce sont parfois la charge de travail ou les postes de travail qui demandent davantage d’ajustements. Pour d’autres, c’est la prévention des risques ou le climat social qui comptent le plus.
Il est souvent préférable de se concentrer sur un ou deux sujets à la fois. Cette approche ciblée permet d’agir concrètement et de mesurer plus facilement les résultats.
C’est une mobilisation partagée, autour d’objectifs clairs, qui permet à la démarche de s’ancrer et de produire des effets réels.
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La Semaine de la QVCT : un moment-clé de mobilisation Histoire et objectifs de la semaine de la QVCT La Semaine de la QVCT est lancée en 2004 par l’ANACT. Depuis, elle est organisée chaque année, généralement au mois de juin. Et attention, elle ne se limite pas à une simple opération de sensibilisation !
C’est surtout une occasion privilégiée pour les entreprises de prendre du recul sur leurs pratiques, d’actualiser leur vision de la QVCT mais aussi de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs.
Les responsables RH et QVCT sont invités, à travers cet événement, à questionner l’efficacité de leurs actions, à revoir leurs priorités, à donner un nouvel élan à cet aspect essentiel de leur métier…
Comment y participer en entreprise ? Pour profiter au mieux de la Semaine de la QVCT, vous pouvez commencer par réunir direction, managers, RH, représentants du personnel et salariés autour d’un objectif commun : ouvrir la parole, partager les attentes, identifier les difficultés et co-construire des solutions adaptées.
Cette semaine peut prendre de nombreuses formes :
ateliers participatifs conférences thématiques tables rondes groupes de discussion boîte à idées Selon Welcome to the Jungle, plus de 70 % des entreprises ayant participé à la Semaine de la QVCT estiment que cela a permis de structurer un dialogue plus ouvert et d’initier de nouvelles dynamiques autour de la qualité de vie au travail.
L’essentiel est de pérenniser cette dynamique, en valorisant les idées remontées et en intégrant les propositions concrètes dans les plans d’action. Maintenir un espace de dialogue tout au long de l’année est aussi ce qui conditionne l’adoption durable de la politique QVCT par l’ensemble des parties prenantes.
Klaro : un partenaire pour agir sur la QVCT au quotidien Faciliter l’accès aux aides pour améliorer les conditions de vie Klaro accompagne les entreprises et leurs salariés dans la mise en œuvre de leur politique QVCT.
Sa mission principale est de simplifier l’accès à l’ensemble des aides sociales et financières et, par conséquent, de permettre une meilleure conciliation vie professionnelle/vie personnelle..
Selon la DARES, 30 % des salariés ne connaissent pas l’ensemble des aides auxquelles ils pourraient prétendre.
Klaro agit en tant que facilitateur en centralisant l’information et en accompagnant la demande de ces aides, via des échanges avec des conseillers dédiés. Les situations de vulnérabilité sont ainsi réduites et le pouvoir d’achat des collaborateurs renforcé.
Un levier concret pour la marque employeur Au-delà de la dimension sociale, Klaro agit comme un véritable levier en ce qui concerne la marque employeur.
Les entreprises qui s’appuient sur ce type de solution constatent une amélioration de leur attractivité et une meilleure fidélisation des talents (baromètre Empowill, 2024).