Le mois de juin a souvent des allures de fin de course : clôture du premier semestre, derniers projets à finaliser, équipes qui lèvent doucement le pied avant les congés... Pourtant, pour les fonctions RH, c’est le moment idéal pour prendre une longueur d’avance .
Car dès septembre, tout s’accélère : entretiens annuels, négociations, nouvelles campagnes de recrutement ou déploiements d’outils… Les échéances s’enchaînent, et la marge de manœuvre se réduit. Pour éviter de tout faire dans l’urgence, mieux vaut anticiper .
Cet article vous propose une méthode en trois temps pour aborder la rentrée avec clarté et sérénité :
Identifier les chantiers RH stratégiques à lancer ou poursuivre Construire un rétroplanning réaliste, tenant compte des contraintes estivales Mobiliser dès maintenant les collègues impliqués pour garantir la fluidité Bien préparée, votre rentrée RH n’en sera que plus efficace, plus alignée… et bien moins stressante.
1. Cadrer les chantiers RH prioritaires du second semestre Le mois de juin est bien plus qu’un sas avant les vacances d’été : c’est un levier pour reprendre la main sur le temps RH . Trop souvent, les équipes attendent la rentrée pour structurer les grands projets… au risque de subir plutôt que piloter .
Quels chantiers anticiper dès maintenant ? Les incontournables du calendrier RH :
entretiens annuels NAO bilans sociaux obligations légales qui arrivent à échéance (index égalité, DUERP…) Les projets à fort impact stratégique :
refonte de l’onboarding digitalisation des processus RH mise en place d’une nouvelle politique de rémunération accompagnement du changement (fusion, réorganisation…) Comment cadrer efficacement ces priorités ? Faites le tri . Tous les projets ne se valent pas : appuyez-vous sur une matrice impact / faisabilité pour identifier les vrais leviers de transformation.
Interrogez les parties prenantes : que ce soit les managers ou les représentants du personnel, chacun peut avoir une lecture utile des urgences RH de la rentrée.
Estimez vos capacités : temps, budget, compétences… ce que vous initiez aujourd’hui doit être réaliste et soutenable à la reprise.
Astuce : Ne négligez pas les sujets “lourds” à amorcer dès maintenant, comme la commande d’un audit externe ou la co-construction d’une politique salariale. Ce sont ceux qui demandent le plus de temps et de coordination.
En cadrant vos priorités dès juin, vous ne gagnez pas seulement du temps : vous posez les bases d’une rentrée plus sereine, plus claire et plus alignée avec vos enjeux RH .
2. Construire un rétroplanning réaliste Une fois les priorités RH du second semestre identifiées, encore faut-il structurer leur mise en œuvre .
Pourquoi anticiper le calendrier dès maintenant ? Pour lisser la charge de travail : certaines actions, comme la collecte de besoins ou la validation budgétaire, peuvent être engagées en amont, évitant l’effet entonnoir de septembre.
Pour tenir compte des absences estivales : collaborateurs, managers, partenaires externes… Beaucoup seront partiellement indisponibles en juillet-août. Mieux vaut anticiper les temps de validation et de relance.
Pour sécuriser les ressources : prestataires, outils, financements… Les bons arbitrages se font rarement dans l’urgence. Un rétroplanning permet de jalonner les étapes critiques et de détecter les obstacles potentiels.
Comment bâtir un planning efficace ? Identifiez les étapes clés , en partant de la date de livraison souhaitée (par exemple : "la campagne d’entretiens doit être lancée mi-septembre").Remontez le fil des actions préparatoires : cadrage, outils, communication, formation des managers, etc.Fixez des jalons intermédiaires avec des responsables clairement identifiés.Bonnes pratiques :
Visualisez le planning via un outil partagé pour renforcer la transparence. Prévoyez une marge de manœuvre pour les imprévus : absence, changement de cap, lenteurs dans les validations. Ajoutez une étape de bilan pour chaque projet, même légère : elle alimente votre amélioration continue. Un rétroplanning clair, c’est bien plus qu’un outil de gestion : c’est un levier d’alignement collectif et un vrai facteur de motivation pour vos équipes.
3. Engager les parties prenantes en amont Une rentrée RH réussie ne dépend pas uniquement de la qualité des projets ou de leur planification. Elle repose aussi, et surtout, sur la mobilisation des acteurs clés . Managers, direction, partenaires sociaux… chacun a un rôle à jouer pour que les actions prévues soient bien comprises, bien portées, et donc bien mises en œuvre.
Anticiper le dialogue avec les IRP Si certains projets relèvent d’une simple information, d’autres nécessitent une consultation formelle : évolution des horaires, mise à jour du règlement intérieur… Anticiper ces échanges permet :
de sécuriser les délais réglementaires de créer un espace de dialogue constructif d’éviter un retour de congés parasité par des tensions ou des blocages Préparer les managers à leur rôle RH Les managers seront les relais essentiels de vos actions à la rentrée : entretiens annuels, intégration des nouvelles recrues, déploiement des outils… Ils doivent être alignés, disponibles et prêts.
Dès maintenant :
Informez-les des projets à venir et de leur rôle attenduRecueillez leurs besoins (outils, formation, supports de com…)Intégrez-les dans les phases de test ou de co-construction, quand c’est pertinentCréer une dynamique collective Enfin, n’oublions pas l’importance du cadre général : pourquoi ces projets ? En quoi s’inscrivent-ils dans la stratégie globale ? Quels bénéfices pour les collaborateurs ?
Une communication claire vous aidera à :
éviter les effets de surprise en septembre maintenir une continuité RH malgré la coupure estivale donner du sens à vos initiatives auprès des équipes